Il y a un moment que j’avais envie d’écrire un roman traitant d’homosexualité – de lesbianisme pour être exacte. J’avais fait une première incursion avec Fanny, de l’ombre à la lumière, en créant le personnage de Sandra, une jeune femme mise à la porte de chez elle par ses parents à cause, justement, de son lesbianisme.
Le projet me travaillait mais je ne savais comment l’aborder. Quel angle choisir ? Comment écrire quelque chose d’un peu différent, atypique, inattendu ?
La réponse est venue dans mon sommeil, alors que j’écrivais Océane Rose. J’ai eu beau vouloir l’ignorer et ne penser qu’aux aventures de Malia, rien n’y a fait. En même temps, je songeais à cette histoire qui prenait de plus en plus de place (et forme) dans mon esprit. : j’allais écrire une histoire d’amour entre deux femmes mais pas deux lesbiennes. L’une le serait, pas l’autre. Je voulais creuser le personnage de la seconde, savoir comment elle pourrait réagir, ce qu’elle penserait, ce qu’elle oserait… ou pas.
Du coup, comme à chaque nouveau projet de bouquin, j’ai entamé des recherches : documentaires, témoignages… tout ce sur quoi je pouvais mettre la main. Hélas, j’ai rapidement été très déçue : autant l’homosexualité masculine est assez bien couverte, autant le lesbianisme, pas vraiment ; c’est même un peu la disette.
Bon, j’admets que je tenais à trouver des éléments bien précis : pas d’histoire d’adolescente ou de jeune adulte se découvrant lesbienne et devant faire son coming out, pas de récit de parents réagissant à l’homosexualité de leur fille. Je voulais des témoignages de femmes hétéro tombée amoureuses d’une autre femme. Le champ des possibles s’est réduit comme peau de chagrin.
Du coup, je me suis tournée vers la fiction. Je me suis dis que sûrement, j’allais trouver quelques films sur le sujet. L’un des premiers sur lequel je suis tombée a été La vie d’Adèle… ça n’allait pas. Plusieurs autres concernaient aussi des jeunes femmes, parfois encore au lycée. Donc, chou blanc.
Mais la persévérance paie ! J’ai fini par en dénicher qui ont fait mon bonheur. Ne nous emballons pas, je n’ai pas trouvé une liste longue comme le bras, mais parmi ceux que j’ai visionnés, je suis tombée sur de vraies belles surprises.
Moi qui n’avais jamais vu un film lesbien de ma vie, je peux vous dire que j’ignorais à quoi m’attendre. Je l’ignorais et le redoutais un peu… zone de confort, zone de confort…
Je n’ai aucun regret à en avoir poussé les limites. Sur la quinzaine de films que j’ai regardés – dont un en espagnol sous-titré en anglais, deux en anglais mais interprétés par des Indiens avec un fort accent, et un en suédois – également sous-titré en anglais (je ne recule devant rien pour mes romans), j’ai eu plusieurs coups de cœur.
Vraiment.
J’ai aimé ces films parce que mon côté fleur bleu a été touché, parce que c’était romantique et beau.
Vous voulez savoir lesquels ? Votre curiosité est piquée ? Allez, je vous propose mon top 5 des films que je peux revoir sans problème tellement ils m’ont plu.
5. DÉSOBÉISSANCE
Résumé :Une jeune femme juive-orthodoxe, retourne chez elle après la mort de son père. Mais sa réapparition provoque quelques tensions au sein de la communauté lorsqu’elle avoue à sa meilleure amie les sentiments qu’elle éprouve à son égard…
Quand j’ai vu la bande annonce la première fois, je me suis non, je passe. L’univers juif orthodoxe ne m’attirait pas franchement.
Ceci dit, j’ai donné sa chance à ce film et ne le regrette pas : c’est un très beau film.
Comme celui des gays, il est dommage que ce sujet soit traité juste pour une histoire d’audience ou de mode, s’il veut être diffusé, le scénario ne doit pas sortir des clous, ne pas sortir d’une « zone de confort » comme tu l’as écrit. Rappelons-nous que la plupart des décisions sont faites par des hommes et qu’il ne faut pas gêné les annonceurs dans le petit écran. La société évolue, doucement mais sûrement.
Dans Océane Rose, puisque tu l’évoques, Fabien aurait été une femme, je pense que ton roman aurait été plus fort, la confrontation plus intense.
Avis purement personnel, bien sûr.
Je suis curieux de voir comment tu as traité ce sujet, pour moi c’est angle est intéressant parce que c’est celui qui fait le plus peur aux homophobes. Les lesbiennes sont d’abord des femmes comme les autres, elles ne demandent pas à être exposées, juste ne pas être ignorées ou ostracisées.
Exactement ! Merci Tobias, j’espère que Coup de foudre ne te décevra pas.
Pour avoir dévoré le livre hier soir, lesbienne de 34 ans, avec une collection de Films L, une chaîne youtube ciblée sur l’univers L, « Coup de foudre » est le premier roman que j’ai lu de toute la ma vie ! Dieu que je suis difficile quand il s’agit de traiter l’homosexualité, souvent surjoué, beaucoup de films m’ont déçu. En lisant le livre , j’avais l’impression de retrouver mes films préférés, Elena undon (une merveille) A perfect ending, I can’t think straight, The World unseen, Kyss MiG… (pour ne pas en citer d’autres) sont dans mon top et je retrouve ce que j’aime dans Coup de foudre. Première discussion avec ma compagne durant le petit déjeuné, l’avis sur ce livre que j’ai lu cette nuit, elle va le dévorer à son tour. Merci pour ce plongeon dans ce nouvel univers , Coup de foudre m’a réconcilié avec la lecture
Merci Doriane !!